Bulletin numéro 43 - Octobre / Novembre / Décembre 2012

 

La lettre des Amis de l'Histoire

 

La lecture est la seule façon de s’enrichir sans voler personne (A. Laguiller)

Nous voici au dernier trimestre de l’année 2012. Notre 13e assemblée générale aura lieu bientôt. Merci d’avoir répondu favorablement à nos sollicitations. Merci de nous avoir suivis dans l’aventure que fut cette année fort riche en toutes choses : expositions, sorties, échanges, écrits.

Que sera 2013 ? C’est à vous de l’écrire. Nous vous suivons.

Bonne année à tous et à bientôt, fin janvier.

 

Le Conseil d’administration

 

Finances

Le 9 octobre 2012, nous avons eu le plaisir et l’heureuse surprise de découvrir sur le compte que le ministère de la Culture nous avait versé la subvention promise par monsieur le Député Edouard Courtial que nous avons immédiatement remercié.

 

Sortie à la sucrerie de Chevrières

Malheureusement, la sortie prévue à la sucrerie de Chevrières a été annulée. Au départ, nous ne pouvions emmener que 20 personnes. Qu’on se le dise pour 2013 !

 

Expositions à venir

L’eau à Mogneville, école Chantal Mauduit, en juin 2013

Patrimoine religieux et l’eau, les 27 et 28 septembre 2013 à Bailleval

Du 7 au 19 octobre 2013, à la bibliothèque de Rantigny sera présentée une nouvelle exposition. Nous travaillons sur un patrimoine disparu : la scierie de Rantigny.

 

 

Expositions


Des panneaux ayant pour thèmes l’eau et le patrimoine religieux ont été présentés  à Laigneville, bibliothèque Marthe Tallon du 6 octobre au 17 octobre 2012.

L’eau s’en est allée à Monchy-saint-Eloi lors de la journée du jardin partagé le 20 octobre.

L’exposition « La Résistance » a participé à la soirée Cinéma-histoire le 9 novembre 2012 à Rantigny en partenariat avec la bibliothèque et l’AMOI. Au programme exposition, conférence par madame Leclère-Rosenweig et un film sur la résistance en Allemagne : « Sophie Scholl ». Un hommage a été rendu à Jean-Pierre Besse.

Du 12au 24 novembre, l’exposition Jean-Jacques Rousseau a été installée à la bibliothèque de Rantigny. Elle avait déjà connu d’autres bibliothèques : Liancourt et Cauffry.

Du 14 au 21 janvier 2013, une exposition sur la Résistance dans la région sera présentée à la bibliothèque de Rantigny.

 

 

Librairies

Nous vous rappelons que des revues sont disponibles chez nos deux dépositaires messieurs LAVIN et LECURU.

Nous avons fait l’acquisition d’un livre sur les cartes postales de Liancourt.

 

 

Les jardins de Liancourt, journées du patrimoine.

Bassin du XVIIe, forme du trèfle

 

15 et 16 septembre 2012, monsieur Roger Menn, maire de Liancourt, madame Raymond-Dejoie, directrice de la médiathèque Lucien Charton nous avaient invités pour présenter une nouvelle fois « les jardins de Liancourt ».

A cette occasion, nous avions remanié complètement notre travail précédent grâce à un document qui avait été photographié dans le détail par notre secrétaire. Une équipe s’était alors replongée dans une nouvelle mise en page.

Ces deux jours furent un succès puisque plus de 200 personnes sont venues dans la salle d’exposition et se sont penchées sur les 25 panneaux explicatifs qui avaient été confectionnés.

Le beau temps était de la partie. Les visiteurs ont aussi pu écouter les explications données à l’extérieur, sur les fouilles qui avaient été faites au mois de juillet par l’INRAP et qui avaient permis la découverte de bassins des XVIIe et XVIIIe siècles.

Lequel sera conservé ? Le premier projet de jardin à la française conçu par l’équipe municipale et l’architecte semble compromis. Il va falloir revoir la copie en intégrant un bassin.

 

 

A paraître courant 2013 avec expositions

 

Jardins et parcs de notre région, jardins partagés (en couleurs)

Petit patrimoine de nos villages dans le canton (en couleurs)

Les rues et commerces de Liancourt (anciens et aujourd’hui), de 1900 à nos jours

Les carrières de pierre et les Centres de première intervention, le haricot de Liancourt

Le chemin de fer entre Laigneville et Uny

 

 

Dons

Nous avons reçu une série de photos sur une fête de l’Abeille. La série est classée dans nos archives.

 

Assemblée générale du 26 janvier 2013

Les documents seront envoyés début janvier 2013.

Conférence de Jean Battigelli sur saint-Gobain.

 

 

Viennent de paraître

Bailleval, les rues et les commerces 4€

Promenade dans Liancourt, 1950, Dis, raconte la ville, 4€

En attendant une exposition sur les commerces

 

 

Albaret, 80 pages,

plus de cent photos, 7€

 

L’histoire de l’entreprise

sous le nom ALBARET (1847-1973)

 

Revues en cours

Les jardins et le château de Liancourt. Une  refonte totale de la revue numéro 10 avec de nouveaux documents est en cours (documents du pavillon de Manse et de la SAH de Clermont).

Des documents sur la Résistance avec de nouveaux entretiens.

Le moulin de Cauffry et l’usine des lacets, un maraîcher BIO.

 

Revues

Il reste quelques numéros anciens si cela vous intéresse.

 

Dans les pas de Jean-Jacques Rousseau

 

Il y a trois ans, l’Opéra Studio de Genève en résidence à Samoëns (74) nous introduisait dans le monde de Jean-Jacques Rousseau par des concerts-découvertes dans la montagne, la présentation de textes et la représentation de l’opéra « Le Devin du village ». Celui-ci, d’ailleurs, eut un énorme succès lorsqu’il fut joué devant le Roi Louis XIV à Fontainebleau.

L’Opéra Studio de Genève est dirigé par Jean-Marie Curti, musicien, chef d’orchestre et compositeur d’opéra lui-même : « Tic-tac Rousseau » présenté en 2012.

Du côté de l’association, il y a quelques mois, sous l’impulsion de quelques uns de ses membres sortait en partenariat avec la bibliothèque de Cauffry une exposition sur l’auteur du Contrat social. Cette exposition se promène actuellement de bibliothèque en bibliothèque dans la Vallée dorée. Elle fut l’occasion de sortir un DVD sur la vie du philosophe. Ce film dont le texte est dit par Chantal Bourguignon propose également des photographies de Jacqueline Robert et Laurence Bourguignon. Le montage est de Daniel Duhoux et la prise de son de Philippe Pion.

Qui dit son, dit musique. Aussi ce sont des extraits de l’opéra en un acte « Le Devin du village » qui lient les images et la voix de la conteuse.

 

Les pas de Jean-Jacques Rousseau que nous avons suivis, nous ont aussi menés à Ermenonville, en juin, où était donné ce même opéra, en plein air, dans le parc cher à notre herboriste à la fin de sa vie. Une grande aventure…

Nos pas nous ont aussi amenés à côtoyer le citoyen de Genève à travers ses écrits et promenades.

 

Sur les pas de Jean-Jacques

 

N’a-t-on pas lu dans un livre consacré à Maurice Denis, peintre nabiste, que ce dernier s’était rendu aux Charmettes, lieu où résida à deux reprises Jean-Jacques Rousseau auprès de Mme de Warens qui le délaissa pour un autre amant.

 

Mme de Warens (Vevey 1699/Chambéry 1762) ! Nous avons retrouvé sa maison en suivant les pas de Monsieur Charles Chaplin, artiste cher à notre secrétaire. Nous étions à Vevey, en Suisse (Gogol, Dostoïevski), un jour de très beau temps. Nous cherchions la tombe du père du Kid et du vagabond. Promenade dans la vieille ville de Vevey. Un point sur un plan. Quelques recherches. Une maison à la façade peinte en jaune et restaurée. Nous étions devant la demeure de Madame de Warens. Une émotion pour nous qui avons travaillé sur la vie de Jean-Jacques Rousseau. Plaisir aussi de voir sur des panneaux publicitaires, une exposition consacrée à Madame de Warens[1].

Deux lieux : les Charmettes, Vevey, sans compter Ermenonville et le Panthéon à Paris. Pourquoi ne pas aller à Annecy où vécut Madame de Warens et où l’auteur de l’Emile y a sa statue ?

La Savoie, l’Oise, la Suisse et Genève célèbrent en cette année 2012 l’auteur de la Nouvelle Héloïse.

 

Impressions de lectures.

« Se rappeler qu’un tableau avant d’être un cheval de bataille, une femme nue ou une quelconque anecdote, est essentiellement une surface plane recouverte de couleurs en un certain ordre assemblées. M. Denis »

Vacances, repos, concerts, expositions, temps libre. Prendre son temps.

Vacances, concerts. Opéra de Genève. Adam de la Halle. Le devin du village. Jean-Jacques Rousseau. Annecy. Le Salève. Les Charmettes.

Vacances, expositions.

Vacances, promenades. Un jour quelques heures. Le col de la Colombière, près de Cluses, passage souvent obligé du Tour de France, en juillet, dans le sens Albertville-Morzine.

Morzine, la Dranse de Morzine. Nous ne sommes pas très loin de Thonon-les-Bains, de Samoëns (27 septembre 1916), de Taninges et de la Chartreuse de Melan ou du couvent de la Roche-sur-Foron.

La Chartreuse de Melan fait penser au Reposoir dans la montée de la Colombière : une Chartreuse fondée en 1151.

Le Reposoir, un carmel dans son écrin de montagnes : les Aravis. Le Reposoir, un peu à l’écart du village : un havre de paix dans la verdure ayant comme miroir un petit étang où les bâtiments se mirent. La chapelle fut restaurée avec l’aide de l’architecte François Dupupet, sous l’impulsion de sœur Cécile de la Trinité, ancienne élève des beaux-arts (lettres entre 1940 et 1943 concernant le carmel du Reposoir).

Ces deux personnes y amènent, sur la fin de sa vie, le peintre Maurice Denis (Granville 25.11.1870 / Paris 13.11.1943) qui permet à sœur Cécile de recopier un chemin de croix d’après ses cartons.

Maurice Denis. Il n’est pas question dans ces lignes de dresser son autobiographie. Quelques noms de lieux, cependant : St Germain-en-Laye et le prieuré, Perros-Guirec, Genève et la Haute-Savoie où brilla son talent.

Il est à rappeler que jusqu’en 1942, la France est coupée en deux par la ligne de démarcation. La Savoie est libre d’occupants. Maurice Denis a besoin d’argent. Il travaille sur le patrimoine religieux bien que ce dernier rapporte peu. Il lui faut vivre. Il est aussi bon de se souvenir que ce peintre symboliste et nabis fut un peintre de panneaux, de plafonds pour particuliers et la S.D.N (Société Des Nations). Il créa pour l’art sacré dans les églises, des couvents, des basiliques dont celle de Thonon. Il fut aussi le peintre de chemins de croix (dont le dernier se trouve à Thonon) et de sa vie familiale.

 

Sources :

Maurice Denis et la Savoie, Musée de Chablais, Fabienne Stahl, édition EMCC.

Musée de Chablais, Thonon-les-Bains, exposition 2012 du 31 mars au 10 novembre 2012.

 

 

Tout ce que vous avez voulu savoir sur la Révolution française sans avoir osé le demander.

Le duc de La Rochefoucauld a organisé la réunion des Etat Généraux de 1789 à Liancourt.

Le duc de La Rochefoucauld a écrit la Marseillaise et dirigé le comité de salut public.

Le roi Louis XVI fut prévenu des événements du 14 juillet 1789 par le gardien de prison.

Louis XVI fut guillotiné le 21 janvier 1793 puis il dirigea le comité de salut public.

La Marseillaise fut écrite pour encourager le roi de France.

La Marseillaise fut écrite par Rousseau de Lisle.

Le 1er jour du calendrier révolutionnaire est le 20 vermicelle.

L’un des droits accordés aux citoyens est celui d’acclamer le roi.

En 1789, il y avait 24 000 départements en France.

 

Mise au point littéraire

Question : Citez un conte des frères Grimm et donnez leur nationalité ?

Les frères Grimm ont écrit le conte Raiponce et l’heure de la nationalité est 16 h 45.

Les frères Grimm ont écrit le conte Raiponce et leur nationalité est allemande.

 

Monsieur l’abbé Champagne a quitté la région il y a quelques mois pour se rendre à Autun. Nous l’avions connu lors de la création du « Vivre ensemble »  sur Rantigny. Un jour, il est parti à Pont-saint-Maxence s’occuper d’autres brebis.

Une nouvelle mission vient de lui être confiée. Bon séjour dans ce nouveau lieu, là-bas du côté de la Bourgogne.

 

 

Monsieur l’abbé Louchard

Nous nous connaissions peu mais chaque fois que nous nous rencontrions, c’était pour nous remercier d’écrire dans le « Vivre ensemble ».

Les textes étaient recomposés très souvent par madame Tronnet qui se chargeait de ce travail.

La dernière fois que nous nous sommes vus, c’était au vernissage de l’exposition sur le patrimoine religieux du canton.

Puis nous avons su que monsieur l’abbé se trouvait à Paul Doumer. Enfin, à la lecture d’un hebdomadaire, nous avons appris la triste nouvelle. Monsieur l’abbé était parti rejoindre Celui à qui il avait donné sa foi.

Merci de votre confiance, merci de nous avoir ouvert les colonnes de votre journal.

 

A Dieu l’abbé !....

 

Ce terme « A Dieu » que l’abbé Raymond Louchart préférait en deux mots plutôt qu’en un, j’aurais aimé ne pas le prononcer si tôt, mais samedi 15 septembre bon nombre de paroissiens lui ont sans aucun doute souhaité, au plus profond de leur cœur, de rejoindre celui qu’il avait servi pendant soixante deux ans.

 

Il avait émis le souhait d’être inhumé à Pont Sainte-Maxence, ce fut chose faite après une messe en cette église Sainte-Maxence où il avait été prêtre pendant trente quatre ans avant de rejoindre notre paroisse de Liancourt.

Les maxipontains le tenaient en la plus haute estime, de par ses implications multiples au sein de leur paroisse, la jeunesse ouvrière, le club de football local et sa disponibilité. En 1987, nous l’avons accueilli au cœur de notre église Saint Martin, mais son cœur restait à Pont qu’il était peiné de quitter.

De ces vingt cinq années passées à Liancourt, je retiendrai cette vitalité qui lui était propre, toujours en train de courir entre le presbytère et l’église, ou entre la salle Saint Martin et le presbytère, à tel point que parfois je lui disais : « Monsieur l’abbé, débranchez un peu la prise, ça vous reposera ». Cette expression le faisait rire et il me répondait : « J’en suis incapable ». Et c’était une certitude. Non content d’assumer pleinement son ministère sacerdotal, recevant les familles pour les mariages, les enterrements, les baptêmes, il fut à l’origine de la création d’une chorale paroissiale, de la reprise du journal « Vivre ensemble » ; Il était fier de son aumônerie où il pouvait rencontrer des jeunes et avoir avec eux des échanges oraux des plus intéressants.

Au-delà de nos frontières, nos amis italiens appréciaient d’être reçus de façon amicale par ce prêtre si communicatif, si sociable avec lequel ils pouvaient échanger des propos qui ne relevaient pas forcément de la religion. Il aimait converser avec les uns, avec les autres des joies de la vie ou de ses peines, aborder des sujets multiples et divers. Rien ne le rebutait, tout l’intéressait.

Il aurait mérité une fin de vie plus paisible mais la maladie s’était glissée dans ce corps si frêle. Quand on lui a signifié il y a un peu plus d’un an que l’heure de la retraite avait sonné, il ne l’a pas accepté si facilement ; il a combattu cette idée, il ne se sentait pas prêt à partir, cette décision le frustrait de ce qu’il aimait le plus. Alors jusqu’au bout il s’est battu, tenant tête à l’évêque, à la maladie qui chaque jour le grignotait un peu plus. Mener deux combats de front, vouloir garder à tout prix son église et sa santé, c’était une folie, mais rien ne pouvait le détourner de cette idée fixe sinon la décision divine qui lui apporterait la délivrance de tous ses tourments. Ce fut chose faite ce mardi 11 septembre à l’hôpital Paul Doumer quand il rendit son âme à Dieu.

Les habitants de Pont Sainte Maxence comme ceux de Liancourt garderont toujours en mémoire ce personnage haut en couleurs, le Président de l’US Pont lui a rendu un bel hommage en ce samedi 15 septembre et de ce discours je ne retiendrai que cette phrase qui le décrit si bien : « Fougueux, passionné, impulsif et généreux, il était notre Dom Camillo ».

A Dieu, Monsieur l’abbé, votre souvenir restera gravé en nos cœurs car à Liancourt aussi, vous étiez notre Dom Camillo.

Arlette Tronnet


Nous vous souhaitons une bonne année 2013.